Patience... Cette fois ci c'est la bonne !

Vendredi 15 novembre - Après cet évènement difficile, un sentiment d'égarement et de déception m'envahit. Mon Doudou vient me chercher, lui même un peu perdu, ne sachant pas trop comment se comporter avec moi. Comme d'habitude il a été formidable. Je lui exprime qu'il faut que je parte tout de suite d'ici, que je bouge. Je lui dis que je n'ai pas envie de prendre la route tout de suite, que j'ai besoin de marcher, de grands espaces, de quelque chose de beau, pour ne plus penser à tout ça. Je lui demande si ça lui plairait de visiter le château de Versailles et là sans hésiter il me répond "c'est parti !". Nous avons passé la journée là bas. Le matin visite du château et l'après midi visite du jardin et du petit et grand Trianon. Le soir j'étais épuisée mais contente, j'avais besoin de m'étourdir, de ne plus penser, d'être éblouie par de belles choses. Je l'avais déjà visité mais il y a très longtemps, c'était super. Merci mon Doudou !

Samedi 16 novembre, retour à Glanes. 18 jours a attendre, ça me paraissait énorme et finalement le temps a passé assez vite, Le samedi suivant nous sommes allés au restaurant avec des amis, je me suis accordée un verre de bon vin que j'ai vraiment apprécié car depuis le mois juillet je n'avait pas bu une goûte d'alcool. Je me fais plaisir et j'ai décidé de positiver. Je ne souffre pas du tout, j'en profite car je ne sais pas ce qui m'attend après...
Le 1er décembre c'est le repas de fin d'année de mon boulot. Malgré que je sois à nouveau au régime sans résidu, nous décidons d'y aller. Nous avons bien fait. J'ai passé une très bonne soirée avec mes collègues et surtout mes copines Charline, Virginie et Caro. Contente de revoir mon directeur, son secretaire et tous les autres. Nous nous sommes bien amusés, on a dansé, chanté et rit.

Lundi 2 décembre, c'est reparti pour Paris. Cette fois ci c'est la bonne, un mois sans chimio et mes plaquettes sont bien remontées, mon état général est bon, il n'y a aucune raison pour annuler. Je fais comme toujours bonne figure mais au fond de moi je stresse pas mal, j'ai très peur et en même temps j'ai très envie que ce soit fait...
Comme d'habitude, nous passons la soirée et dormons chez Caro. Le lendemain matin tous les trois m'accompagnent à villejuif. Nous plaisantons avec les aides soignants, deux hommes c'est rare de voir ça dans les services. Ce n'est pas désagréable, Ils sont sympathiques et drôles. Comme la dernière fois, en fin de journée, lavement et douche bétadinée avant de dormir. J'ai un peu de mal a trouver le sommeil. J'ai peur... comment vais-je revenir ? si je reviens. Dans quel état ? vais-je souffrir ? Là pour l'instant je ne souffre pas, je ne suis même pas fatiguée, comme si je n'étais pas malade et demain ils vont m'ouvrir le ventre. C'est terrible... Que vont-ils trouver dans mon ventre ? Vais-je me réveiller ? comment ? Quelle angoisse !

Mercredi 4 décembre, très tôt deux brancardiers viennent me chercher, il perçoivent mon anxiété, me parlent gentiment, "ça va aller madame vous allez voir". Je leur souris en les remerciant mais je suis tellement mal... Arrivée au bloc, on me prépare, l'anesthésite me fait la péridurale, je me rallonge il me met le masque et...je pars doucement... en pleurant...