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Les nuances de blues de Cricri...
11 novembre 2014

Premiers rendez-vous à l'IGR de Villejuif

IGR 1

Jeudi 8 août 13 h 30 - Nous sommes tous les quatre, mon Doudou et mes filles. C'est impressionnant d'être là, le hall d'entrée est très grand et ça grouille de partout. Nous présentons ma feuille de rendez vous. Ils éditent une carte personnalisée qui me suivra partout et nous dirigent vers l'espace 5. Nous attendrons quatre heures. Le temps d'observer les gens qui sont là, comme moi. Ils ont l'air "normal" comme moi. En observant chaque femme, je ne peux m'empêcher de me demander "pourquoi elle est là, pour un cancer des ovaires, comme moi ?". On a pas l'air malade, mais on a toutes des regards chargés d'anxiété, de doute et de peur. La salle se vide, mon tour arrive... Nous sommes dans le bureau du chirurgien gynécologue qui nous explique à l'aide d'un schéma tout le protocole que je devrais suivre, à confirmer par l'oncologue. Je lui fais part de mon inquiétude car mon ventre continue de gonfler et j'ai du mal à manger. Il m'ausculte et répond à toutes nos questions. Il me rassure en me disant que l'ascite allait disparaître dès la première chimio, et que je devais fractionner mes repas afin de ne pas maigrir en effet l'ascite comprime mon estomac, je ne peux plus faire de repas normaux. Il est très abordable et très clair dans ses explications.
En sortant, mes filles et moi ne pouvons nous empêcher de nous regarder et de nous dire "qu'est ce qu'il est beau, c'est dingue !" Guère plus que la trentaine, grand, brun, svelte, mat, la mèche rebelle dans laquelle il n'arrête pas de passer la main... Quelle surprise lorsque nous sommes entrés dans le bureau ! Nous n'imaginions pas du tout quelqu'un comme ça. Et mon Doudou qui nous répond "bof, il ressemble à rien..." Nous rigolons, ça fait du bien !

12 août, rendez-vous avec l'oncologue. Nous ne sommes que deux a attendre. La personne devant moi est sur un brancard, j'ai du mal à la regarder, elle est très maigre a l'air très fatiguée et très malade... Au bout d'un moment, elle me demande pourquoi je suis là, je lui répond que c'est pour un cancer des ovaires, elle m'a répondu "moi aussi c'est un cancer des ovaires, vous verrez l'oncologue est très bien, nous sommes très bien soignées ici". Je la remercie et nous lui souhaitons tous les trois bon courage lorsque son tour arrive. Mon Doudou, Camille et moi n'avons jamais reparlé de cette dame, sauf il y a quelques semaines (plus d'un ans après) nous nous sommes avoués que ce jour là, cette pauvre dame ne nous a pas rassurée du tout, que nous avions pensé tous les trois la même chose... et que nous avions eu peur...
L'oncologue nous reçoit, elle nous reparle du protocole, 3 cycles de chimio, chirurgie (si c'est possible) et à nouveau 3 cycles de chimio. Nous décidons, pour des raisons pratiques et géographiques, que la chimio serait faite à Brive. Elle m'ausculte et, comme le chirurgien, me rassure en me disant que dès la première chimio l'ascite disparaîtra, me redit qu'il ne faut absolument pas maigrir pour tenir le coup, que je ne dois pas hésiter à prendre des compléments alimentaires. Ensuite elle me pose des questions sur mes parents, et lorsque je lui dis que ma mère est morte du cancer des ovaires et que ma tante a également eu ce cancer, elle me demande si je suis d'accord pour faire un test génétique. Ma réponse est positive. Elle appelle devant nous la généticienne que nous voyons dans la foulée.

La généticienne, une très jeune femme très jolie, nous reçoit et me demande de lui donner les noms de chaque membre de ma famille du côté maternelle ainsi que les maladies de chacun. Elle note consciencieusement et l'arbre apparaît. Elle nous informe sur les tests génétiques d'identification d'une altération (mutation) des gènes BRCA1 et BRCA2, que vu mes antécédents familiaux, il y a de fortes chances qu'une de ces mutations soit identifiée dans mes gènes. L'importance de faire ce test pour la prévention des risques de cancer des ovaires concernant mes filles. Je n'ai pas hésité une seconde. Il n'y a malheureusement pas de dépistage pour le cancer des ovaires, alors si mes filles peuvent se protéger en sachant si elles mêmes ont cette mutation génétique c'est une chance pour elle ! Résultats dans un mois, en septembre.

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Commentaires
M
He oui ma puce ! pas de test génétique avant 25 ans. Bises
C
Le test sera dans quelques années pour moi 👍 c'est pas faute d'avoir essayer ! <br /> <br /> Je lis la suite...
Les nuances de blues de Cricri...
  • Je suis tellement heureuse d'avoir surmonté toutes ces épreuves contre le cancer que j'ai envie de les partager, pour cela je vous propose de lire mon parcours sous forme d'articles classés par catégories que vous trouverez ci-dessous.
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